Coquin de ménage

Rien de tel qu'un peu de fantaisie pour casser la morosité d'un travail routinier. Fantaisie que j'accueille toujours avec plaisir, et justement, en parlant de plaisir...

Ce matin-là, j'arrive dans le couloir d'un immeuble pour le balayer (jusque là, rien d'exceptionnel vous me direz). Machinalement, je pose ma pelle sans que rien ne m'interpelle sinon un bruit bizarre que je n'identifie pas tout de suite. Munie de mon balai, je me dirige vers le fond du couloir pour commencer mon travail. A nouveau, le bruit se fait entendre ; je m'arrête et écoute pour en chercher l'origine et la cause mais il disparaît tout aussi vite que la première fois. Je commence à me dire que j'ai rêvé (oui, bon, je n'avais pas la tête à ça, non plus) quand il se reproduit encore, et cette fois-ci, parfaitement identifiable. Comment vous dire...

Un gémissement. Ou plutôt DES gémissements car ils ne s'arrêtent alors plus vraiment. Pas de douleur, non, vous imaginez bien, mais un de ceux qui font réagir les voisins en les faisant ou sourire ou maugréer en marmonnant « Pfff, ils remettent encore ça ! ». Bref, me voilà dans ce fameux couloir que je dois nettoyer, accompagnée par le rythme de plus en plus soutenu de cris et autres halètements emportés. Les décibels développés me font même me demander s'ils ne font pas ça derrière la porte tant j'ai l'impression d'être aux premières loges (le pop corn est fourni ? ).

Je passe sur la faible variété des dialogues (inutile de dévoiler les onomatopées libérées) car, je l'avoue, ma seule préoccupation reste sur l'instant de ne pas m'attarder (je ne fais pas dans le voyeurisme, voyez-vous). Je me dépêche, donc, en donnant autant de coups de balai que d'autres de coups de boutoir (et dire que certains s'amusent pendant que d'autres travaillent ! ).

Lorsqu'enfin j'arrive avec mon petit tas de poussière au pied de ma pelle, les aigus m'indiquent que la conclusion n'est pas loin (a-t-elle vraiment besoin de hurler ainsi ?! ). Et alors que je donne un dernier coup de balai pour clore mon travail en ce lieu, les cris se figent sur une dernière note qui me permet enfin d'apprécier les qualités vocales du monsieur. La pression retombe, le silence avec. Je ne demande pas mon reste et file par la porte des escaliers en prenant bien garde de ne pas la claquer (inutile qu'ils aient connaissance d'un public).

Cette petite aventure relève plus de l'anecdote que de la fantaisie, je vous l'accorde. Elle m'a en tout cas bien fait rire et je n'ai pas manqué de la partager avec mon chéri à qui elle a donné quelques idées croustillantes (et il n'est pas question là de pop corn). C'est bien la preuve, s'il en faut une, que quoique l'on fasse, il est toujours possible de trouver du plaisir dans son travail...

Comments

[Val]

Superbe anecdotes. Et bien sur il faut que ca tombe sur toi... mdr.

[ASSE 64]

Génial cette anecdote.Sa ma bien fait rire quand elle m'a racontée son aventure.😜😜😜