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Au gré de ma plume...

7 décembre 2016

Cruelle farce

 

mots

Les mots sont joueurs. Ils dansent, volent, caracolent, se laissent effleurer sans jamais me donner une chance de les attraper.

Les mots me boudent. Délaissés pour d'autres activités, ils se vengent dans cet échange malsain dont je ne vois pas la fin. Tous mes efforts sont vains et la moindre particule me tourne en ridicule.

Les mots me fuient. J'ai beau les cajoler, pleurer, tempêter, tout casser, ils restent spectateurs de ma fureur jusqu'à me huer sans pitié. Comment faire pour les apprivoiser ? En ai-je seulement envie ? La trahison est dure à avaler venant d'un alphabet vénéré. 

Les mots sont partis. Les coucher sur papier n'est plus qu'une utopie. Ni vers, ni pieds ne se sont offerts, laissant un grand vide dans mon esprit. C'est ainsi, c'est fini. Et puisque sans eux le récit se tarit, alors tant pis...

 

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8 juin 2016

Incompréhension

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Je tourne la clé dans la serrure et ouvre la porte. Un rapide coup d’œil me permet de confirmer ce que je sais déjà : elle n'est plus là. Pourtant prévenu, je n'ai pu m'empêcher d'espérer.

« Tu ne me comprends pas. Tu ne fais aucun effort pour t'intéresser à ce qui est important pour moi. Jamais ! » 

Les reproches trop souvent formulés prennent une résonance particulière, assénés comme une fin de non recevoir. Je paie aujourd'hui le prix de mon indifférence. Me voilà seul. Vidé de son bric à brac hétéroclite, l'appartement me paraît bien nu.

Me laissant lourdement tomber sur le canapé, je sens quelque chose me rentrer dans le dos. Coincé entre deux coussins, un dossier rigide rouge semble me narguer. Curieux, je l'ouvre. Des feuilles manuscrites et imprimées s'étalent sur mes genoux dont une portant le titre de « La folie RAUSCHENBERG ».

La première surprise passée, je me remémore les recherches effectuées laborieusement par ma toute récente ex-compagne et ses derniers reproches.

« Tu ne t'intéresse pas à ce qui est important pour moi. Jamais ! »

C'est vrai. N'étant pas féru d'arts, je me laisse plus aller à regarder la télévision qu'à l'écouter me relater les divers résultats de ses investigations. Saisi d'une brusque frénésie, j'étale les documents sur la table basse. Au vue de ce qui se présente, mon esprit recherche les consignes tant de fois entendues. Comment dit-elle déjà ? Ah oui, « laisser mûrir son impression ».

Voyons ! Il y a ce tableau avec JF Kennedy et même plusieurs autres du même type, sorte de collages d'images barbouillées de plusieurs couleurs, assez généreusement pour certaines. Je n'y comprends rien. C'est donc ça, le « pop art » !

Sans me décourager, je continue mes découvertes. Un sous-dossier porte le nom de « Combines ». Je l'ouvre. Un sentiment d'impuissance me terrasse à la vue de l’œuvre intitulée « Monogram » : constituée d'une toile posée à l'horizontale et recouverte de débris divers, elle détient en son centre une chèvre angora empaillée entourée d'un pneu de voiture. Figé, je ne peux en détacher mes yeux. Satyre bucolique ? Je perds pied et constate avec effroi l'abîme qu'il me faut franchir. Moi qui pensait que quelques lectures par ci par là suffiraient à me mettre à niveau, je prends conscience du travail à fournir.

Mon portable me sort de mes sombres pensées. C'est elle ! Je décroche précipitamment, mais ne trouve rien de plus intelligent à formuler qu'un « c'est toi » extatique. De sa voix agacée, elle me fait part de son désir de récupérer au plus vite le fameux dossier actuellement étalé sous mes yeux. Peut-elle même passer tout de suite ? Je n'ai pas le temps de m'en remettre que déjà l'interphone sonne : déclic, cliquetis, bruit de talons dans le couloir. Elle est là. Une gêne subite nous rend muet. Son regard se porte sur la table basse où sont encore éparpillés tous les documents de son dossier. Pris en faute, je cherche à me justifier.

« Je voulais comprendre ».... 

Elle s'approche et prend la photo de l’œuvre qui m'a tant choqué. 

« Et tu y es arrivé ? »

Que dire ? Mentir ? Je choisis la franchise. 

« Non... Rien du tout. Ça me dépasse complètement. Je suis vraiment désolé ».

Je me tiens là, devant elle, malheureux comme jamais d'être aussi obtus. Et alors que je m'attends à une répartie assassine, je vois ses épaules secouées d'un fou rire. Entre deux larmes, elle me demande même si j'ai tout lu. Encore plus dépité, j'acquiesce. Son hilarité prenant fin, elle me considère enfin et alors que je n'ai plus d'espoir, me fait la plus belle des propositions.

« Je pourrais t'expliquer si tu le veux vraiment ».

 

(image source google)

20 mars 2016

Houleuse complicité

 

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 - N'insiste pas, c'est non !

 - C'est dégueulasse. Les autres, leurs parents sont d'accords, eux !

 La rage et le dépit explosent dans cette dernière réplique.

  - Écoute Vané, si les autres parents trouvent normal de laisser sortir leur gosse en semaine, veille d'un jour de collège, sans encadrement et dans une fête plus que douteuse, c'est regrettable. Autant pour eux que pour leur enfant. Mais en ce qui me concerne, il n'en est pas question !

Sans même penser à soigner sa sortie, la jeune adolescente se réfugie dans sa chambre en fulminant.

Restée seule dans la cuisine, Marie se mit à peler une pomme de terre. Le geste sûr et régulier eut un effet apaisant sur ses nerfs mis à mal par la confrontation.

« L'adolescence n'est vraiment pas une partie de plaisir », pensa-t-elle alors. « Ce n'est pas parce que je suis seule pour l'élever que je ne dois pas être ferme. Surtout avec son fichu caractère », ne put-elle s'empêcher d'ajouter.

Du fond du couloir, une musique techno lui parvint soudain. Sa fille boudait à sa manière.

 « Eh bien, le repas va être gai ».

 Perdue dans ses pensées, Marie se laissa totalement aller au bienfait que lui procurait ses tâches domestiques. Les légumes tombaient, débarrassés de leur pelure comme les tensions, elles, quittaient son corps.

 « Il est vrai que cette petite chipie peut se transformer en véritable harpie quand elle n'a pas ce qu'elle veut. Ses beaux yeux noisette se mettent alors à briller et ses gestes désordonnés tentent de discipliner une chevelure plus sauvage encore. C'est à cela que je reconnais sa véritable colère : lorsque ses propres cheveux l'importunent. Belle rousse aux boucles rebelles, Vanessa était une petite fille adorable. Au caractère aventureux, certes, mais tellement attachante. Dans les réunions familiales, elle menait la troupe de ses cousins et cousines d'une main de maître. Son esprit d'entreprise emballait les plus vifs et sa jolie frimousse arrivait à convaincre les plus récalcitrants. Je me doutais bien que la transition entre l'enfance et l'âge adulte ne serait pas simple. »

« Oh, ce n'est pas qu'elle soit désagréable mais sa force de volonté en fait une adversaire redoutable dans les conflits. Heureusement, ils ne sont pas trop fréquents. Sa nature profonde est généreuse et elle ne fait pas de caprices inconsidérés. Pour une enfant élevée par un seul parent, elle est très équilibrée et nous avons des conversations vraiment agréables et constructives. Fusionnelles, nous sommes à l'écoute l'une de l'autre, ce que beaucoup nous envient d'ailleurs. »

 « Mais voilà ! L'équation s'est compliquée par un facteur incontournable : les garçons. Le premier regard a changé la donne. « Ses » yeux, « sa » bouche, « ses » mots........ Bref, plus rien ne compte plus que « lui ». J'ai bien sur été témoin de ses premiers émois, vu les changements transformer mon adorable gamine en une petite midinette rougissante. Et les coups de téléphone, les cœurs enflammés, les billets doux et les soupirs rêveurs. Tout cela était si mignon. Il faut croire que l'on est maintenant passé dans une nouvelle phase : celle des « trop coooooooool » et des « j'te déteste ». »

Un profond soupir s'échappe de la bouche de Marie. Du fond du couloir, la musique s'arrête. Une porte s'ouvre, des pas approchent... Vanessa rejoint sa mère dans la cuisine.

 - Quelqu'un vient manger ?

 - Non, pourquoi ?

Au coup d’œil de l'adolescente, Marie regarde à son tour le plan de travail où gît une énorme quantité de poireaux, pommes de terre et carottes entièrement épluchés.

Un échange de regard, un sourire complice...

  - Tu pourras toujours faire de la soupe, j'adore ça.

 

 

(image source google)

10 mars 2016

Au pays du soleil levant

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C'est une belle journée. Partout des couples, des familles entières mais aussi des touristes déambulent dans le jardin du Parc Impérial de Tokyo. Nul japonais ne saurait ignorer « Hanami », aussi appelé « Contemplation des cerisiers en fleurs ». Les visages sont détendus et les yeux ne peuvent se détacher de la magnificence que la nature leur offre à chaque printemps. Les arbres font le spectacle par une explosion de minuscules fleurs blanches ou roses. Que la palette est belle, tant par les couleurs que par la force qu'y s'en dégage. Ici et là, les gens s'installent en vue de partager un repas, boire du saké et chanter entre amis.

Assise sur sa couverture, Yuri ne perd pas une miette du spectacle. Les rires, bien que discrets, percent parfois et viennent agrémenter les conversations alentours. Comme tout pourrait être différent. Elle se revoit pour son premier Hanami, dans ce même jardin, à ce même endroit. Kino était le plus enthousiaste des deux et ne cessait de s'extasier des petites scènes auxquelles ils assistaient. Le repas que la jeune fille avait préparé était bien ordinaire mais leur était apparu comme un véritable festin.

Ce n'est pas dans leur village natal qu'ils auraient pu se retrouver ainsi. La ville leur avait offert des opportunités insoupçonnées : celle d'un travail bien rémunéré pour commencer, puis celles de se retrouver au cours de nombreuses occasions. Véritable boute en train, Kino était le plus audacieux des deux. Yuri rougissait souvent de ses facéties mais ne manquait jamais de le suivre. Cette vie là, ils l'avaient planifiés ensemble et toujours unis, s'étaient lancés dans la grande aventure de la jungle urbaine.

Tout paraît si loin à présent et tandis que lentement une perle glisse sur la joue de Yuri, une brise légère soulève ses cheveux de jais et fait s'envoler les pétales des fleurs comme autant de larmes à la mémoire du défunt.


(image source google)

13 février 2016

Vie entrelacée

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Une maille endroit, une maille envers.

Quel bon choix que cette laine. D'apparence classique, elle n'en est pas moins fantaisie. Sa souplesse la rend douce et très agréable à travailler. Généreuse, elle ne force pas aux fioritures et les points les plus usuels savent la mettre en valeur.

Une maille endroit, une maille envers.

Ça se complique. Le fil si sage se met à vriller sans raison. Par moment même, il se départage, cherchant sa voie dans quelques détours. Voilà qui donne un résultat très sympathique finalement. Pas très courant mais plein de charme au demeurant. De quoi se faire remarquer juste un petit peu, marquer les esprits sans pour autant les brusquer.

Une maille endroit, une maille envers.

Mais la raison l'emporte et le schéma se fait plus traditionnel. Encore une fois, il rentre dans le rang alors même que l'évasion veut s'imposer. Où sont les torsades, les surjets et autres points travaillés ? Qu'ils soient de blé, de riz et bien d'autres encore, ils sont tels que sa nature profonde, partie immergée de l'iceberg en somme.

Une maille endroit, une maille envers.

Tout est encore possible. Un subtil ajouré pourrait dévoiler la finesse de ce fil si doux, si chaud. Si sensuel aussi. Porté à même la peau, il aurait tout de la caresse d'une brise légère d'un soir d'été. Insinuée sans être dévoilée, par de petites brèches calculées, la chair dissimulée se devinerait et inciterait à plus d'intimité. Qu'il serait bon de se laisser aller à cette tiédeur propice à la rêverie.

Une maille endroit, une maille envers.

Si l'esprit vogue, le corps est bien ancré. Les complexes font la part belle à la routine. L'ouvrage achevé gît, abandonné. A trop vouloir se brider, il ne reflète plus d'identité. Tant pis ! Il sera offert. Mais pour le prochain, c'est promis, il innovera...

 

 

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14 janvier 2016

Versions contradictoires

Textes libres (blog)

Là, calmez-vous ma chérie et racontez-moi exactement ce qu'il s'est passé.

Les sanglots, loin d'être taris, semblèrent s'estomper et permettre à l'innocente de narrer les événements d'une voix faible.

- Comme vous le savez, Maman, nous devions avec le jeune Duc faire un tour dans la campagne pour tester son tout nouveau buggy. Tout s'est merveilleusement passé et nous serions rentré à l'heure convenue si le ciel, tout à coup, n'avait pas crevé ses nuages juste au-dessus de nos têtes. Ne voulant pas nous tremper plus que nous l'étions déjà, Vincent, enfin le Duc d'ARMAND, pensa que l'on pourrait s'abriter dans la vieille grange des MORISSET. Arrivés sur place, je grelottais de froid et le Duc me fit remarquer qu'il en serait ainsi tant que je porterai mes vêtements trempés. Bien sûr, j'ai d'abord refusé de m'en défaire, Maman, mais j'avais si froid et il avait l'air tellement préoccupé par mon bien-être que je n'ai pu faire autrement que de me ranger à son jugement. Et puis, nous nous connaissons depuis l'enfance alors je ne pensait pas qu'il puisse chercher à me nuire.

Quelques sanglots s'échappèrent avant que la narration ne reprenne.

- Maman, je ne sais ce qu'il s'est passé sinon que soudainement, ce n'était plus l'ami que je connaissais. Dès que j'ai eu quitté ma robe, il s'est rué sur moi comme un animal. Je ne pouvais le contenir et ne cessait de lui crier mon désaccord. Ma chemise de baptiste s'est déchirée sous l'assaut de ses mains avides et je ne dois finalement mon salut qu'à l'arrivée fortuite de Monsieur MORISSET lui-même.

- Oh, Maman, que vais-je devenir ? Me voilà perdue de réputation et je sens bien que la seule alternative est de me résoudre à épouser ce fourbe. Je connais les projets qui le portent vers cette demoiselle DARMONT, mais il lui faut maintenant répondre de ses actes, faire taire toutes médisances à mon encontre et sans plus tarder convenir d'une union.

 

 

- Mais comment diable avez-vous fait pour vous mettre dans cette dangereuse situation ?

La réflexion stoppa net la déambulation nerveuse du jeune homme, le faisant regarder son interlocuteur directement dans les yeux.

- De grâce, Père, ne me dites pas que vous portez foi à ces accusations hystériques. Je n'ai rien fais qui puisse entacher ma réputation de gentilhomme. Ma seule erreur est d'avoir sous estimé les capacités de traîtrise d'une certaine jeune fille.

Les mots, vifs, coléreux, ne laissaient pas de doute quand à l'état d'esprit du jeune Duc.

- Voyons, Vincent, commencez par me narrer l'histoire dans son intégralité.

Après un soupir de frustration, le récit commença.

- Je ne sais comment mais Justine a eu connaissance de mon acquisition d'un buggy et n'a eu de cesse de me soutirer la promesse de le lui faire essayer dans la campagne environnante. Recevant aujourd'hui même un mot de sa part me rappelant cette promesse, j'ai pensé que cela serait vite fait et nous sommes donc partis nous promener. Lorsque j'ai vu le ciel s'obscurcir de nuages, j'ai voulu faire demi-tour mais elle a réussi à me convaincre qu'il ne suffirait que de quelques instants pour rentrer avant qu'ils ne se déversent. Malheureusement, je l'ai écouté et lorsque j'ai pris sur moi de nous en retourner, il était trop tard et le ciel déversait sur nous des trombes d'eau. Justine, alors, m'a rappelé l'existence de la vieille grange des MORISSET, sur ses terres, et j'ai aussi pensé qu'elle nous permettrait d'attendre la fin du déluge.

Comme perdu dans ses pensées, le jeune homme semblait chercher à quel moment les choses lui avaient échappées.

- Dès que nous avons été à l'abri dans la grange, cette fourbe s'est plainte de grelotter et m'a enjoint à me dévêtir comme elle le faisait pour que nos vêtements puissent sécher quelques peu. Bien sûr, je m'y refusait mais sans que je n'y puisse rien, elle eut tôt fait de quitter sa robe. J'avoue, Père, que bien qu'elle soit une jolie personne, j'aurai bien voulu me trouver loin de là. Je ne la reconnaissait pas : elle se faisait timide tout d'abord et tentatrice l'instant suivant. Mais le pire vint lorsque je lui enjoignit de se revêtir immédiatement. Furieuse de ne pas me voir succomber à ses charmes, elle se mit à m'invectiver et avant même que je puisse réagir, elle déchirait largement sa chemise. Je la soupçonne même d'avoir entendu les pas de ce cher MORISSET qui venait, lui-aussi, pour se mettre à l'abri de l'orage. La suite, vous la connaissez.

- Vous avez ma parole de gentilhomme, Père, que jamais je n'aurai pu mettre en péril une réputation d'aussi ignominieuse manière, et je vous conjure que, devant maintenant faire face au blâme découlant de cette sombre manipulation, jamais cependant, je ne me résoudrai à réparer le soi-disant préjudice par une prétendue union.

 

31 décembre 2015

Chanson : L'école des amies

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L'école des amies

(Chanson imaginée sur l'air de Mme Thatcher de Renaud)

 

 

C'est le grand jour, c'est la rentrée

C'est le retour des âmes sœurs

Mots échangés, joie partagée

Tournent la page sur les rancœurs

 

D'instants volés, pleins de hardiesse

Pourvoient les vieilles complicités

Secrets percés, belles promesses

Déforment les liens d'amitiés

 

 

                                                        (refrain)                  Lignes de cœur, lignes de vie

                                                                                          Se cherchent, se croisent à l'infini

                                                                                          Entre un regard, une main tendue

                                                                                          L'histoire se tisse à l'impromptu

 

                                                                                          Et quand la chimie des sentiments

                                                                                          Se conjugue à tous les temps

                                                                                          Les mots d'amour, les mots précieux

                                                                                          S'échangent alors à l'encre bleue

 

 

C'est le parcours, c'est la rentrée

C'est le défi des âmes sœurs

Nouveaux élus, choix contestés

Mettent à l'épreuve les valeurs

 

Et si les grands bouleversements

Renvoient aux notes dans la marge

Faux oublis et petits tourments

Aussitôt redeviennent sages

 

      (refrain)

 

12 décembre 2015

Saint Antoine de Breuilh...

Tranches de ma vie (blog)

C'est un petit village sans prétention, dont la seule richesse tient aux âmes qui le composent. Juchée entre les arbres tout en haut du coteau qui le surplombe, la statue de l'immaculée de sa blancheur bienveillante répand sa protection. Le bourg est très vite traversé par le voyageur pressé mais paraît aussitôt chaleureux à celui qui prend son temps. Place de la mairie, salle des fêtes, petits magasins, rien ne le différencie de la multitude de ses congénères. Toutefois, il chante en mon cœur un air familier qui a bercé mon enfance dorée.

Dans mes souvenirs, la placette du puits des amours a volé la vedette à la grand place. Lieu de ralliement des galopins alentours, elle n'a jamais désempli. Le mur du temple n'est pas en reste non plus et les petits espaces aménagés dans les multiples buissons de sa cour peuvent révéler bien des secrets. Implanté non loin du lit de la Dordogne, les routes et chemins plats qui s'en échappent fusent dans toutes les directions et incitent aux ballades à bicyclette.

Là encore, je revois la nuée de vélos en tous genres qui se déplaçait en essaim, raflant au passage les retardataires. Les petits coins ne manquaient pas pour faire mille et une bêtises mais les plus réguliers n'étaient autres que les rangs alignés de pommiers jouxtant le vieux stade. Les tribunes, bien utile aux amoureux, permettaient au guetteur de veiller sur notre incognito, sans pour autant nous protéger d'une gloutonnerie qui ne manquait pas de nous dénoncer tôt ou tard.

Nostalgie..... Un nouveau stade et des gradins flambants neufs remplacent l'ancien, faisant la fierté de tous les habitants. Cœurs gravés, baisers volés ne sont plus que dans mon esprit, c'est ainsi. Mais même si les nouvelles alcôves ne me « parlent » pas, elles abritent aujourd'hui pour d'autres des secrets tout aussi inestimables.

Charmant village au nom chantant d'une vallée qui, reconnue pour sa richesse préhistorique, pullule de trésors plus ou moins enfouis. Lieu de passage et de résidence des premiers hommes, elle regorge de signes de leur présence. Le plus imposant du coin se découvre par des sentiers biscornus et pentus. Car le joyau se mérite et seuls les aventureux peuvent se retrouver face à la beauté écrasante de ce monument mégalithique d'un autre temps. 

A l'opposé, les promeneurs ont le loisir de profiter du calme et de la fraîcheur de la source pure du bord de l'eau. Jaillissant à quelques mètres seulement de la surface de la rivière, elle fait chanter son onde claire et les pierres et la végétation environnantes offrent des sièges très appréciables pour profiter sereinement du charme du lieu. A ses pieds, le courant s'écoule tranquillement. Le cri des canards,même, ne perturbe pas les pêcheurs assis dans leur barque dans l'attente d'un poisson imprudent. Les échanges entre embarcations, portés par l'eau, font vivre la rivière en la faisant résonner de rires et de mots amicaux.

Tous ces bruits, toutes ces senteurs et ces atmosphères ont bercé mon enfance. Je ne les revois qu'épisodiquement mais ils font tant partie de mon être qu'il me suffit de fermer les yeux pour sourire et me laisser porter à de doux souvenirs. Souvenirs d'une vie, d'instants précieux, de bien-être et de chaleur humaine...

 

28 novembre 2015

Listes...

Ateliers d'écriture créative (blog)

Liste du vendredi : annonce d'une fin de semaine

  • Un réveil qui ne sonne pas.

  • Une bouilloire qui ne chauffe pas.

  • Une douche chaude. Ouf !

  • Vêtements chauds ?

  • Chaussures, blouson et c'est parti.

  • Une première question sans réponse.

  • Ne pas souffler d'exaspération.

  • Un chariot, des chiffons, des balais.

  • Déjà midi ?

  • Une montre qui rend l'âme. Ça fait trois : fin d'une série noire.

  • Un repas vite expédié.

  • Un fauteuil moelleux.

  • Ai-je dormi ?

  • Une reprise du travail à reculons.

  • Le même matériel fidèle.

  • Une question avec solution ; c'est rassurant.

  • Ouvrir la loge.

  • Profiter du calme des absents.

  • La débauche, enfin !

  • Préparer le repas pour les gourmands.

  • Un pull, un collier, des bottes.

  • Ne surtout pas rater l'heure.

  • En route pour l'atelier.

  • Une liste ? Aïe...

 

Portrait listé : cette inconnue qui me regarde dans le miroir

  • Taille moyenne.

  • Rousse ? Blonde ? Attention à ne pas se tromper.

  • Des formes épanouies. Trop ? Qui l'a dit ?

  • Des tâches de rousseur pas toujours assumées.

  • Des yeux qui changent de couleur dans l'émotion.

  • Une langue bien pendue.

  • Des idées pas trop arrêtées.

  • Un foutu caractère ? À éviter, terrain miné...

  • Gourmande de vie et d'envies.

  • Attirée par les gens sinon attirante pour eux.

  • Un cœur d'artichaut ? Et alors...

  • Passionnée par ses passions.

  • Entière, fragile, facile.

  • Râleuse, grondeuse, mauvaise.

  • Âme sensible.

  • Cadeau empoisonné ? À vous de me le dire...

  

Liste de l'instant présent

  • Le plaisir, indiscutablement.

  • L'écoute, la découverte, le partage.

  • Et le sourire qui dure et perdure malgré les sujets proposés.

  • Compliqué de s'y conformer.

  • Truander ; connaître et reconnaître l'idée qui va me sauver.

  • Le sourire toujours.

  • Les ratures ne disparaissent pas des fiches.

  • Idées brouillonnes.

  • Des blancs sont proposés ; je prends.

  • Laisser sa place ? Même pas en rêve.

  • Un blanc de plus en plus prenant.

  • La trotteuse me sauve.

  • Apprécier les dernières syllabes qui vont jaillir des fiches présentes.

  • Rire, s'exclamer, remercier.

  • Finir de savourer cette excellente soirée.

 

Mots piochés au hasard : le jour d'après, la vie familiale, j'aime tant le brouillard, j'en coupe des grosses parts.

Liste d'une famille soudée

  • Faire se lever le brouillard des esprits.

  • Se prendre de grosses parts de fou-rire.

  • Être présente pour tous avant, pendant et le jour d'après.

  • Bercer cette vie familiale pour qu'elle s'endorme dans mon giron.

  • Appartenir, retenir, écouter, consoler, mordre, tordre, mettre, paraître, avoir et vouloir. Toujours.

  • Et avant tout et à jamais les aimer.

 

 

24 novembre 2015

Incurable !

incurable

"Jalouse, moi, alors là n'importe quoi ! Je fais juste remarquer les choses que tout le monde ne voit pas forcément.

Non mais, franchement, ouvrir son propre salon juste après son diplôme grâce à un gain « providentiel » au loto, avoue que c'est pas commun. Si ce n'est pas du bol, je sais pas ce qu'il te faut. Pire, le salon le mieux placé de la ville, mis en vente la semaine où elle touche son gain. À croire qu'ils avaient pris rendez-vous dans une vie antérieure.

Maintenant, je sais ce que tu vas me dire : « bien contente d'y travailler ». Eh bien oui, je suis contente d'y bosser et je reconnais que sans cette …, enfin sans elle, je serais peut-être au chômage. Je lui en suis reconnaissante, faut pas croire. Après, je suis pas surpayée non plus : donnant, donnant quoi !

Je l'aime bien, cette fille, ne crois pas le contraire. La preuve, je lui ai présenté mon meilleur ami. En fait, je lui avais demandé de venir me chercher au salon et au lieu de m'attendre dans la voiture il est entré, cet idiot. Et là....... Bingo ! Le coup de foudre. Tu aurais vu ça. Ils ont rougi tous les deux, se sont mis à bafouiller. Et petits sourires par ci, petits mots timides par là.... Pathétique ! J'étais gênée pour eux. Et voilà où ça nous a mené. 

Non mais t'as vu ça ! Ils ont pas lésiné sur les petits fours. Par contre, la mariée ferait bien de s'abstenir. Elle a grossi, non ? Faut dire que le blanc, ça n'amincit pas. Enfin, ça dépend sur qui. Tu ne m'as pas dis comment tu trouves ma robe. Sublime, non ? J'aime bien la tienne : elle est...... intéressante. Elle se marie bien avec...... tes ongles. Et ton copain, il n'est pas là ? Qu'est-ce-que vous allez bien ensemble. Vous vous ressemblez tellement et faites un si beau couple.

Pourquoi tu pleures ? C'est fini entre vous, c'est ça ? Bah, c'est pas si grave : un de perdu, dix de retrouvés ! Et puis, je peux te le dire maintenant, je ne l'ai jamais aimé. Avec ses boutons sur le visage, sa mèche rebelle et ses grosses lunettes, franchement fallait oser le tenir par la main. Je ne suis pas une « fashion victime » mais quand même, il y a des limites à ne pas franchir. Et puis sa culture à la noix. Il avait toujours réponse à tout, c'est énervant à la fin. Tu verras....... Tu seras bien mieux sans lui.

Vois pour moi, par exemple ; le célibat me réussit très bien. Je fais ce que je veux, quand je veux et comme je veux. Et puis comme on dit, il vaut mieux être seule que mal accompagnée. Tu vois, quand Jean-Michel est parti, j'étais soulagée. Vraiment ! Parce qu'en fait, il ne me comprenait pas. En partant, il m'a dit que j'étais « maladivement méchante ». Non, mais tu le crois, ça ! Moi qui ai le cœur sur la main. Je suis toujours la première à donner mes vieilles fringues aux bonnes œuvres. T'en connais beaucoup qui le font, toi ? Non, tout ça, c'est parce que je lui ai dis ce que je pensais de ses amis. Et de sa famille aussi. Mais, j'y suis pour quoi moi s'ils sont tous stupides et mal fringués ? En fait, mon gros problème, vois-tu, c'est que je ne suis entourée que par des nuls et des moches. Alors à me côtoyer, forcément, ça fait des jaloux.

Pourquoi tu me regardes comme ça ? On dirait que tu as vu un alien. Où vas-tu ?

Et voilà ! Je me retrouve encore toute seule. Je n'y comprends plus rien, moi !"

 

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