Cruelle farce
Les mots sont joueurs. Ils dansent, volent, caracolent, se laissent effleurer sans jamais me donner une chance de les attraper.
Les mots me boudent. Délaissés pour d'autres activités, ils se vengent dans cet échange malsain dont je ne vois pas la fin. Tous mes efforts sont vains et la moindre particule me tourne en ridicule.
Les mots me fuient. J'ai beau les cajoler, pleurer, tempêter, tout casser, ils restent spectateurs de ma fureur jusqu'à me huer sans pitié. Comment faire pour les apprivoiser ? En ai-je seulement envie ? La trahison est dure à avaler venant d'un alphabet vénéré.
Les mots sont partis. Les coucher sur papier n'est plus qu'une utopie. Ni vers, ni pieds ne se sont offerts, laissant un grand vide dans mon esprit. C'est ainsi, c'est fini. Et puisque sans eux le récit se tarit, alors tant pis...