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Au gré de ma plume...
11 octobre 2015

Chaleur gourmande

Exercices d'écriture (blog)

Éléments imposés : Un feu de cheminée, une couverture posée à même le sol.

Temps d'écriture limité à 20 minutes.

 

Une chaleur bienfaisante m'enveloppe dès que je pénètre dans la pièce. Nul bruit dans la maison sinon le grincement des lattes du plancher sous mes pas tandis que je m'approche de la cheminée. Mains tendues, je laisse le feu prodiguer ses vertus à mon pauvre corps frigorifié. Abandonnée devant l'âtre, une couverture gît sur le sol. Sans doute, elle aura glissé sur le cuir du vieux canapé qui la surplombe. Je m'en empare et la presse contre moi m'éveillant au contact de sa douce chaleur. A son odeur aussi : chèvrefeuille, santal et une infime note sucrée qui m'échappe sur l'instant. Prenant place sur le sofa, je la resserre frileusement autour de moi me laissant envahir par cette quiétude bienvenue. Je peux enfin me détendre.

Les seules sonorités viennent du feu qui partage avec moi les gémissements du bois qui s'enflamme. Crissements, craquements, sifflements même font vibrer l'atmosphère comme autant de cris et de chuchotements spontanés. La seule lueur vibrante de la flambée suffit à éclairer le salon. Lentement, je sombre tandis que les frissons disparaissent : je n'ai jamais été aussi bien. Les motifs rectangulaires de la vieille couverture semblent danser par les ombres mouvantes projetées tel un kaléidoscope dans une spirale sans fin. Autour de moi, tout n'est que coton et ma nuque pliant, je sens ma tête basculer sur le repose tête moelleux. Plus lourdes que jamais, mes paupières ne tardent pas à suivre et me voilà partie dans cette suave torpeur tellement désirée. Je n'avais pas conscience d'en avoir autant besoin. 

Quelque part au fond de moi, je sais bien que je ferais mieux d'aller me coucher dans ma chambre. Mais il n'y aurait plus alors ce havre de douceur pour m'envelopper. Ni cette lueur reposante, ni cette chaleur réconfortante. Ni cette agréable senteur sucrée qui m'échappe toujours : pointe de cannelle d'une tarte aux pommes maison ? Non. Saveur vanillée d'une crème pâtissière délicieusement parfumée ? Non plus. Je sens que je parviendrai à la déterminer si avant de s'endormir mon esprit m'en laisse le temps. Je reconnais pourtant cette effluve et même si je ne peux la nommer, mon cœur vibre de plaisir à sa seule idée. Si seulement je n'étais pas aussi fatiguée...

Le point de non-retour est atteint et je plonge sans heurts dans un sommeil réparateur. C'est alors que vient un ultime sursaut de conscience, comme une évidence : du pain perdu, bien sûr !

 

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Commentaires
V
Génial... Repose toi bien !!!
M
Fais de beaux rêves ! :)
A
Superbe.J'adore...
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